Tous les livres critiqués sous: Roman

genre littéraire romanesque

Mick Jackson, Le journal d'une veuve

Le journal d’une veuve

Une femme devenue veuve à 63 ans part fuit Londres pour s’établir à Norwich, sur la côte anglaise. Elle loue une maison, sa maison de veuve. Elle vit coupée du monde : elle débranche la télévision, ne répond plus au téléphone. Elle est “en cavale”, à la recherche d’une vérité ancienne, de vielles amours adultères.

Philip Roth, Némésis

Nemésis

Pendant l’été 1944, une épidémie de polio sévit dans la ville de Newarck aux États-Unis. C’est “La peste” revisitée, le roman d’Albert CAMUS transposé aux États-Unis, posant un terrible cas de conscience. Dieu serait responsable du mal? Bucky, jeune athlète dont la conscience ne le laisse plus tranquille, vivra dans sa chair le drame qui se déroule sous ses yeux, impuissant. La maladie s’inscrira dans le corps de l’ancien athlète supplicié.

Edouard LOUIS, En finir avec Eddy Bellegueule

En finir avec Eddy Bellegueule

Un homme en colère. Un garçon jadis rejeté, stigmatisé, renie aujourd’hui son passé. Le fils prodigue, autrefois rejeté, retourne dans son milieu d’origine le temps d’une narration; l’enfant indigne insulté revient par écrit sur sa famille alcoolique et violente, pour mieux en réchapper. Revenir pour mieux repartir.
Le récit presque sociologique, illustration des théories du bouc émissaire, se double d’un roman excellent qui pourrait s’intituler “L’étranger”, loin du soleil d’Alger, plongé dans la grisaille de la Picardie.

Emmanuel Guibert, La guerre d'Alan

La guerre d’Alan

Emmanuel GUIBERT trace en images et en mots la vie d’un jeune Américaine enrôlé dans l’armée US. Il débarque en France en 1945 pour libérer l’Europe. Son parcours le mène en Allemagne dans les premières années d’après-guerre.
De nombreux portraits d’êtres humains fort attachants jalonnent le récit. Le dessin est épuré, elliptique, fulgurant de réalisme “idéalisé”, et s’accorde à merveille avec la simplicité du héros Alan, juste quelqu’un de bien.

Michel Lesbre, Écoute la pluie

Écoute la pluie

Une femme assiste sur le quai du métro au suicide d’un vieil homme. Avant de se jeter sous les roues de la rame, l’homme adresse à la femme un sourire. Ce drame bouleverse la femme. Elle déambule alors dans Paris, des jours et des nuits.
Son état l’empêche de rejoindre son amant à l’hôtel des Embruns, sur la côte nantaise. Mais pourra en cours de récit apprendre à écouter la pluie, et voir le sourire.

Gerbrand Bakker, Le detour

Le détour

Une femme d’origine hollandaise habite depuis peu une maison isolée dans la campagne en Irlande. Elle a délaissé un mari, inquiet, et un métier : professeure spécialiste de la poétesse américaine, Emilie Dickinson. Elle semble malade, en fuite, aux abois.
Commence pour la jeune femme le temps de la contemplation, perturbé pourtant par des personnes importunes, troublé aussi par un jeune homme avec lequel naît une relation. Une nouvelle vie peut-être?

Boris Pahor, Printemps difficile

Printemps difficile

Au printemps 1945, Radko Suban est un homme brisé, malade. D’origine juive, ce jeune Slovène a survécu à l’horreur des camps d’extermination nazis. Il arrive à Paris dans un sanatorium, pour recouvrer peu à peu la santé. Il tente d’oublier. Arrive une nouvelle infirmière à son chevet, Arlette. Elle est jeune, insouciante, c’est le printemps, mais un printemps difficile.

Margaret Mazzantini, La mer, lematin

La mer, le matin

La Méditerranée sépare la Lybie et l’Italie. D’un côté, Farid est un jeune garçon qui habite avec ses parents Jamila et Omar à Tripoli. De l’autre côté, Vito vit en Sicile avec sa mère Angelina. Les uns fuient précipitamment la Lybie du colonel Kadhafi; les autres restent nostalgiques de ce passé vécu dans l’ancienne colonie. Évocation sensible d’une partie méconnue de l’histoire en Italie.

Jacques-Pierre Amette, Liaison romaine

Liaison romaine

Amours à Rome: un journaliste revient dans la capitale italienne pour couvrir le décès du pape Jean-Paul II. Une femme, Constance le rejoint. Le narrateur se perd vite en suivant sa compagne dans Rome, car la ville et la femme se dérobe à chaque pas, laissant dans l’ombre ou l’inconnu une part d’elle-même. Brève mais belle déclaration d’amour à Rome.

Kalamit Ochayon, De la place pour un seul amour

De la place pour un seul amour

Trois personnes, que tout sépare au départ, vont connaître un destin croisé. Quelque chose relie deux par deux Tamar et Naomi, Naomi et Sacha. Un homme sert d’agent de liaison insoupçonné. Les chemins se croisent, les histoires convergent peu à peu vers la résolution de l’intrigue. Roman choral à Haïfa : chaque personnage raconte son histoire qui le relie à Amos, mort de manière tragique lors d’un accident de moto.

Lionel Duroy, L'hiver des hommes

L’hiver des hommes

Lionel Duroy en République Serbe de Bosnie, égal à lui-même, parlant de soi, alors que surgissent autour de lui de nombreux témoignages au lendemain de la guerre dans l’ancienne Yougoslavie. Lionel Duroy a du chagrin, Lionel Duroy est en colère; maintenant il témoigne du conflit en Serbie… Outrepassons la posture égotiste, pour retenir le récit terrible, le propos intéressant, l’écriture soignée, et le rêve humanitaire de l’auteur.

Michèle Lesbre, Boléro

Boléro

Une femme, Emma, se rend bientôt à un entretien d’embauche auprès d’une société commerciale. En attendant, elle loge dans un hôtel comme une étrangère en vacances. Des souvenirs défilent dans sa tête, les années réapparaissent au son du Boléro de Ravel. C’est une plongée au cœur d’un bel été, aux côtés de Fred et Paul, sorte de Jules et Jim, sous la protection de Gisèle, vieille femme de 60 ans. Parenthèse enchantée dans une existence alors traversée par la Guerre d’Algérie ou l’ennui des parents, avant la dislocation du petit clan.