Tous les livres critiqués sous: Adolescence

Joyce Carol OATES, Ce que j'ai oublié de te dire

Ce que j’ai oublié de te dire

Le portrait de trois jeunes filles en proie aux tourments de l’adolescence. Joyce Carol OATES nous invite à regarder avec bienveillance Merissa, Tink et Nadia dans leur rapport maladroit au monde. Domine le thème récurrent chez l’auteur, à savoir l’opposition d’un être souvent seul, en butte avec la société – ici, le système scolaire ou la famille.

Laurent MAUVIGNIER, Continuer

Continuer

Sybille et Samuel, mère et fils en proie à des difficultés d’être au monde, parcourent à cheval les routes du Kirghizistan. Un récit de voyage, au cours duquel les protagonistes changent et atteignent à plus d’authenticité, malgré les erreurs et les événements malheureux. Un roman d’aventure, qui entretient chez le lecteur, page après page, l’envie de… continuer!

Siegfried LENZ, Une minute de silence

Une minute de silence

Christian, jeune adolescent, assiste avec ses camarades d’école à la cérémonie d’adieu en l’honneur de Stella Petersen. Elle était cette jeune professeur d’anglais, admirée de tous, et aimée de Christian. Dans cette petite ville portuaire de la Baltique en Allemagne, les deux jeunes gens se sont aimés, puis séparés, lorsque la mort de Stella laisse le jeune homme sans voix. Commence une minute de silence qui lui semble une éternité.

André Aciman, Plus tard ou jamais

Plus tard ou jamais

Elio a 17 ans. Ses parents accueillent, comme chaque été, un étudiant américain. Oliver, âgé de 24 ans, a tout pour plaire. L’intelligence d’un brillant universitaire, le charme d’un homme assuré. Avec pour cadre magnifique une propriété près de la mer, se noue une relation entre Elio et son hôte difficile. L’ami américain se montre avec le jeune homme tantôt distant, voire dédaigneux, jusqu’au jour où…
Roman d’initiation, placé sous le signe des Métamorphoses d’Ovide, celles qui caractérisent les changements opérés par l’amour, marqués dans la chaire et le verbe. Il y a aussi quelque chose du charme du “Jardin des Finzi-Contini”, chef-d’oeuvre de Giorgio Bassani.

Joyce Carol Oates, Carthage

Carthage

Cressida Mayfield, jeune fille de 19 ans, disparaît durant l’été en 2005, dans les environs de Carthage, dans l’État de New-York. Cet événement va bouleverser la vie des personnes qui lui sont proches, à commencer par ses parents, sa sœur, mais aussi le caporal Brett Kincaid qui l’accompagnait avant sa disparition. Plus qu’une histoire policière, c’est un roman psychologique qui commence, par lequel Joyce Carol OATES fait le portrait d’une famille en déroute et d’une Amérique en faillite.

Brigitte GIRAUD, Nous serons des héros

Nous serons des héros

Olivio, à l’âge de 8 ans, fuit avec sa mère le Portugal et la dictature du général Salazar. Il quitte un pays qui a vu mourir son père, en prison, pour des raisons politiques. Il gagne la France et vit chez un couple de Portugais, puis un homme avec qui la mère du jeune garçon refait sa vie. Dans cette errance, un petit chat accompagne Olivio.
C’en est fini de l’enfance, vient vite l’adolescence. La révolte, d’abord retenue, puis violente, explose lors d’une tempête qui a vu mourir le petit chat. Un beau roman d’initiation, dans un style limpide et attachant.

Henri BAUCHAU, L'enfan bleu

L’enfant bleu

Véronique Vasco est professeur de dessin et psychologue dans une institution pour enfants psychotiques. Elle prend en charge un patient, Orion, âgé de 13 ans, sujet à des emportements violents. Elle le guide vers l’expression artistique. La création aide l’adolescent à s’affirmer. Il devient artiste et trouver sa voie, dans un monde pourtant difficile.
Pendant plus de 12 ans, nous suivons le couple formé par l’analyste et son patient. Vrai roman d’apprentissage, avec Véronique pour mentor, sorte d’Ariane qui nous guide dans un labyrinthe à la rencontre du démon.

Christine ANGOT, Un amour impossible

Un amour impossible

Christine ANGOT raconte l’histoire de ses origines. Rachel, sa mère, juive, est de condition modeste. Elle rencontre Pierre, un homme de bonne famille. Ils ont un enfant, Christine, qu’il reconnaîtra sur le tard, qu’il violera des années durant. L’auteur se livre à une critique de la raison sociale. Devant sa mère, elle emprunte le langage de son père pour faire le procès auquel il a échappé, et rend son verdict en en appelant à la lutte des classes, à la guerre des mots. L’amour est impossible, la vie perdue d’avance?

François BEGAUDEAU, Entre les murs

Entre les murs

Un jeune professeur de français enseigne au Collège Mozart, dans une zone d’éducation prioritaire à Paris. Il entame l’année scolaire avec une classe de quatrième, et nous commençons de lire ce récit “intra muros”.
Enfermement dans le monde de l’école: élèves et profs s’opposent dans la classe, en conseil de discipline… à force de langage et dans une chorégraphie bien précise où le corps professoral a le dernier mot. Terrible huis-clos dont il n’y a pas ou presque moyen de s’en sortir!

Thomas GILBERT, Véneneuses

Vénéneuses

Interprétation psychédélique en cases et bulles d’un fait divers sordide : le suicide en commun de deux adolescentes, amies pour la vie… et la mort. En mal de vivre, en butte avec la société, délaissées ou violentées par des adultes irresponsables, les deux jeunes filles se jettent du haut d’un building. Un saut dans le vide, un saut de l’ange pour une bande dessinée intéressante.

Un pedigree

Modiano évoque dans un court récit ses années de jeunesse triste. Il consigne ses faits et gestes, sa vie de chien sans pedigree livré un peu trop à lui-même, de 1945 – année de sa naissance, jusqu’à ses 21 ans. L’auteur écrit ici, comme une sorte de long CV, à titre documentaire, comme pour s’en débarrasser. “Sans doute pour en finir avec une vie qui n’était pas la mienne”.

Paul Auster, Excursions dans la vie interieure

Excursions dans la zone intérieure

Rapport de la vie intérieure d’un grand écrivain américain. Le récit est mélancolique. L’auteur rapporte de manière systématique les faits et gestes, pensées et idées de l’enfance, depuis l’âge de 6 ans jusqu’à 22 ans. Et il n’y a pas à rire : mélancolie prégnante, malaise sourd… Mais c’est à la naissance d’un grand écrivain que nous assistons dans ce rapport du passé.

Tieri BRIET, Fixer le ciel au mur

Fixer le ciel au mur

Un père écrit à sa fille. Léan, 17 ans, est anorexique. Elle entre en août dans une maison de soins psychiatriques. Elle veut profiter de ces vacances pour reprendre des forces avant la rentrée scolaire, laisser ses ombres derrière elle et… peut-être guérir. Le père doit rompre avec son enfant, afin de garantir ses chances de guérison. Alors, désemparé, le père écrit à son enfant, de longues lettres.

Paolo Giordano, La solitude des nombres premiers

La solitude des nombres premiers

Alice et Martin sont deux jeunes personnes qui traversent l’enfance, l’adolescence et les premières années de l’âge adulte comme des “perdants magnifiques”. Inadaptés au monde, ou est-ce le monde si peu adapté à leur personnalité, ils s’approchent, ou s’éloignent, sans jamais tout à fait se séparer. Unis au monde comme deux nombres premiers jumeaux: 11 et 13, 17 et 19 …