Cinéma, Marilyn, Roman

Boléro

Michèle Lesbre, Boléro

Une femme, Emma, se rend bientôt à un entretien d’embauche auprès d’une société commerciale. En attendant, elle loge dans un hôtel comme une étrangère en vacances. Elle y réside sous le nom de Roslyn Taber, héroïne incarnée par Marylin Monroe dans le film “Les désaxés” (The misfits). Des souvenirs défilent dans sa tête, les années resurgissent au son du Boléro de Ravel.C’est une plongée au cœur d’un bel été,  au début des années soixante. Emma jeune fille loge durant les vacances dans la maison de campagne chez Gisèle, vielle femme allègre de près de 60 ans, ancienne ouvreuse de cinéma à Paris. Elles fréquentent assidûment le Trianon, cinéma du village tenu par M. Daguerre. Parenthèse enchantée au cours d’une année mouvementée, car au dehors bat la Guerre d’Algérie, vivent les familles désunies, les parents ennuyeux.

“L’ange gardien rayonnait. Nous étions les enfants qu’elle n’avait pas eus, sa jeunesse envolée, la revanche qu’elle prenait sur les méchancetés de la vie.” (p. 49)

Fred et Paul rejoignent le clan, et c’est Jules et Jim qui entourent Emma, sous l’égide de la vieille Gisèle.

“Gisèle, nous l’aimions aussi pour cette insolence, pour les blessures qu’elle transformait en éclats de rire. Nous apprenions que le bonheur n’était pas autre chose qu’un exemple à donner.” (p. 76)

Mais une jeune fille rousse rôde autour de la maison; elle attire l’attention de Fred. Tout peu à peu prend fin alors, la magie qui unit cette famille improvisée, l’été qui arrive à son terme. Marylin meurt bientôt suicidée, Jules et Jim se séparent de manière tragique.Emma mettra fin à l’entrevue avec le responsable des Ressources humaines; elle quitte l’hôtel où elle réside pour prendre le train et partir, avec “les années passées pour seule bagage”, à la rencontre de Paul, survivant du passé.Résumer ce Boléro est peu dire, car le récit est une petite merveille, une histoire habitée, des souvenirs surgissent éparpillés au cours des pages, telles. Tout est ici magnifié par une langue luminescente, avec ce qu’il faut de références attachantes: le cinéma de Truffaut, la figure de Marylin…

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