Auteur: Michel

Joyce Carol OATES, Daddy love

Daddy love

Dans le parking d’un centre commercial à Libertyville, une maman lâche la main de son petit garçon entre deux rangées de voiture. Robbie Whitcomb, 5 ans, disparaît, enlevé par un mystérieux ravisseur. L’auteur des faits est un pédophile, manipulateur, prédicateur dans une église protestante.
On apprend la vie qui s’ensuit pour les personnages, au plus près des faits et de leurs pensées. Les manipulations du tortionnaire, les peurs de l’enfant, les blessures des parents. Six ans s’écoulent, et puis survient un fait nouveau. Ils ont retrouvé Robbie !

Amos Oz, Judas

Judas

Fin 1959, à Jérusalem, le jeune Shmuel abandonne ses études en Histoire et religions pour vivre le temps d’un hiver dans la maison d’un vieil invalide. A charge pour lui de faire la conversation avec son protégé. Rôde dans la demeure presque abandonnée la belle Atalia, dont le père fut un opposant politique aux fondateurs de l’Etat d’Israël. Commencent alors de longues discussions sur les fondements de la nation juive, les errements de la plupart des dirigeants avec pour référence la figue biblique de Judas. Le traître, vil et félon, n’était-il pas un homme courageux, à l’inverse de ce que l’on prétend? Il est peut-être celui qui a fondé le Christianisme…

Olivier Bourdeaut, En attendant Bojangles

En attendant Bojangles

Hortense emmène mari et fils dans une course folle. A sa suite, la vie est extravagance débridée et ignorance délibérée de la réalité. Le mouvement perpétuel est érigé en mode de vie et la chanson de Nina Simone, “Mr Bojangles”, devient ici un hymne à l’amour. Seule la mort peut mettre un terme à une vie aussi folle. Un livre étonnant, à la fois fable poétique et conte philosophique, avec une langue bourrée d’allitérations.

André Aciman, Plus tard ou jamais

Plus tard ou jamais

Elio a 17 ans. Ses parents accueillent, comme chaque été, un étudiant américain. Oliver, âgé de 24 ans, a tout pour plaire. L’intelligence d’un brillant universitaire, le charme d’un homme assuré. Avec pour cadre magnifique une propriété près de la mer, se noue une relation entre Elio et son hôte difficile. L’ami américain se montre avec le jeune homme tantôt distant, voire dédaigneux, jusqu’au jour où…
Roman d’initiation, placé sous le signe des Métamorphoses d’Ovide, celles qui caractérisent les changements opérés par l’amour, marqués dans la chaire et le verbe. Il y a aussi quelque chose du charme du “Jardin des Finzi-Contini”, chef-d’oeuvre de Giorgio Bassani.

Joyce Carol Oates, Carthage

Carthage

Cressida Mayfield, jeune fille de 19 ans, disparaît durant l’été en 2005, dans les environs de Carthage, dans l’État de New-York. Cet événement va bouleverser la vie des personnes qui lui sont proches, à commencer par ses parents, sa sœur, mais aussi le caporal Brett Kincaid qui l’accompagnait avant sa disparition. Plus qu’une histoire policière, c’est un roman psychologique qui commence, par lequel Joyce Carol OATES fait le portrait d’une famille en déroute et d’une Amérique en faillite.

Annie Ernaux, Mémoire de fille

Mémoire de fille

Mémoires d’une jeune fille dérangée. Annie Ernaux replonge dans l’été de l’année 1958, du choc créé par une première relation avec un homme et du traumatisme causé pendant plus de deux ans. La jeune fille travaille comme monitrice dans une colonie de vacances pour enfants. Elle connaît là sa première expérience de travail en groupe, de vie en société hors de chez elle; elle y rencontre un homme, H., plus âgé, qui entretient avec elle une courte relation. Leurs rapports sexuels se déroulent avec violence et laissent la jeune fille dans une sorte de stupeur. Double expérience, celle du désir qui prend corps et celle de la honte au sein d’un groupe. Corps sexué et social, placés sous le signe de la honte, la forme la plus vive de la mémoire parce qu’inscrite dans la chair.

Irvin Yalom, La méthode Schopenhauer

La méthode Schopenhauer

Julius Hertzfeld est psychothérapeute à San Francisco. Âgé de 60 ans, il apprend qu’il va mourir. Il lui reste un an à vivre.
Que faire en attendant l’instant fatidique? Il entend poursuivre son travail de thérapeute auprès de ses patients et, notamment, dans son groupe de travail qui réunit six hommes et femmes. Seul un guérisseur blessé peut vraiment guérir. Se joint au groupe un ancien patient, Philipp, dont la thérapie fut un échec. Cet homme a cru voir en la philosophie de Schopenhauer, misanthrope vivant seul loin des autres, un salut. Commence un face-à-face entre les deux hommes, primordiale pour le récit : Julius fait naître en Philip l’expression de ses émotions grâce au groupe, et Philip permettra à Julius de mourir en paix, une fois le travail thérapeutique terminé. Naissance à la vie et mort en paix.

Brigitte GIRAUD, Nous serons des héros

Nous serons des héros

Olivio, à l’âge de 8 ans, fuit avec sa mère le Portugal et la dictature du général Salazar. Il quitte un pays qui a vu mourir son père, en prison, pour des raisons politiques. Il gagne la France et vit chez un couple de Portugais, puis un homme avec qui la mère du jeune garçon refait sa vie. Dans cette errance, un petit chat accompagne Olivio.
C’en est fini de l’enfance, vient vite l’adolescence. La révolte, d’abord retenue, puis violente, explose lors d’une tempête qui a vu mourir le petit chat. Un beau roman d’initiation, dans un style limpide et attachant.

Raymond DEPARDON, Pais-journal

Paris journal

Photographier la vie, tel est le précepte de Raymond Depardon. Avec pour prétexte Paris, la ville lumière en noir et blanc, où apparaissent des êtres humains, figurants anonymes dans un décor urbain très graphique. Lignes, panneaux, enseignes, feux scandent l’image, moment arrêté dans le cours de l’existence, où apparaît un homme ou une femme, révélant un bel humanisme.

Zoé VALDES, La femme qui pleure

La femme qui pleure

Zoé VALDES fait le portrait de Dora Mar. Cette femme a été pour le peintre Picasso la “femme qui pleure”, la modèle et la maîtresse de l’artiste. Elle a inspiré au peintre espagnol, durant une vie de couple difficile, de grandes toiles. Mais le grand maître se révèle dans le portrait que la romancière fait de lui, un homme odieux, un ogre qui se nourrit de sa compagne, avant de la délaisser, de la laisser détruite.

Henri BAUCHAU, L'enfan bleu

L’enfant bleu

Véronique Vasco est professeur de dessin et psychologue dans une institution pour enfants psychotiques. Elle prend en charge un patient, Orion, âgé de 13 ans, sujet à des emportements violents. Elle le guide vers l’expression artistique. La création aide l’adolescent à s’affirmer. Il devient artiste et trouver sa voie, dans un monde pourtant difficile.
Pendant plus de 12 ans, nous suivons le couple formé par l’analyste et son patient. Vrai roman d’apprentissage, avec Véronique pour mentor, sorte d’Ariane qui nous guide dans un labyrinthe à la rencontre du démon.

Julia Kerninon, Le dernier amour d'Attila Kiss

Le dernier amour d’Attila Kiss

Attila aime Theodora. Et pourtant, la jeune femme n’est même pas son genre. Tout les oppose: l’âge, les origine, la culture, la fortune. Mais ce livre est une histoire d’amour désarmant. Archive, mémoire d’une vie tout à coup amoureuse, mais aussi invitation à vivre l’amour de guerre lasse, après les victoires et les alliances, après les défaillances et les concessions. L’amour désarmé.

Kerry HUDSON, La couleur de l'eau

La couleur de l’eau

Alena est une jeune femme russe exilée à Londres. Elle fuit la violence et la prostitution d’un réseau mafieux. Elle trouve un refuge chez Dave, homme de 22 ans, qui l’aime en apprenant à la connaître. Mais des obstacles et des adversaires vont s’opposer à eux. L’histoire se termine, la situation s’inverse pour Dave et Alena, et quelque chose pourra peut-être enfin commencer pour eux deux. Roman romanesque, avec personnages attachants et rebondissements, dans une histoire menée habilement par la romancière.

Christine ANGOT, Un amour impossible

Un amour impossible

Christine ANGOT raconte l’histoire de ses origines. Rachel, sa mère, juive, est de condition modeste. Elle rencontre Pierre, un homme de bonne famille. Ils ont un enfant, Christine, qu’il reconnaîtra sur le tard, qu’il violera des années durant. L’auteur se livre à une critique de la raison sociale. Devant sa mère, elle emprunte le langage de son père pour faire le procès auquel il a échappé, et rend son verdict en en appelant à la lutte des classes, à la guerre des mots. L’amour est impossible, la vie perdue d’avance?