Amérique, Amour, Etats-Unis, Roman

Le roman du mariage

Jeffrey Eugenides, Le roman du mariage

Au centre : Madeleine, qui aime Leonard, aimée de Mitchell, sur le site universitaire de Providence à Rhode Island en 1982. Roman de campus, typiquement américain, où trois étudiants se croisent, s’aiment ou se séparent. On a lu dans le genre

C’est l’occasion ici pour le romancier de brasser une série de thèmes : la littérature, l’amour au début des années ’80, la maladie, la recherche de spiritualité… Il s’agit d’un monde placé sous le signe de la quête.

Une vie littéraire

Au début existent les livres, au commencement était le verbe. Ainsi débute cet épais roman qui décrit l’héroïne par le contenu de sa bibliothèque:

“Voyons d’abord les Livres.” (p. 13)

Madeleine se passionne en effet pour le romantisme anglais d’Edith Warton ou Jane Austen, et se promet de rédiger sa thèse sur le sujet du “roman matrimonial“, genre littéraire du 19éme siècle anglais. A la fin de ce récit, la jeune femme se voit poser le choix entre son mari mal marié et son amant, en des termes de critique littéraire.Entre-temps, les références abondent : sémiotique ou structuralisme, en les personnes de Jacques Derrida et surtout Roland Barthes dont les Fragments d’un discours amoureux représentent un miroir attendri, une mise en abyme amusée.Puis vient la vie, et ses évènements qui portent, malmènent ou subliment les personnes:

  • le mariage de Madeleine
  • la recherche en laboratoire à Pilgrim Lake, pour Leonard
  • la maladie maniaco-dépressive
  • la quête de spiritualité de Mitchell

En recherche

Tous les protagonistes de cette histoire sont dans une quête inquiète, à la recherche d’un sens qui semble leur échapper. Leonard est chercheur en sciences, Mitchell part en Europe et en Inde chercher une croyance.Le roman s’achève, et tout ne fait que commencer. Madeleine s’installe à New-York pour entamer ses recherches, la rédaction de son mémoire. Leonard s’enfonce dans la forêt en quête d’une improbable guérison, du moins d’un état de quiétude loin du monde. Mitchell, après avoir trouvé la foi, recherche encore l’amour de Madeleine.En attendant, le plaisir est grand de suivre ces protagonistes qu’on laisse à leur quête avec regret. Un roman classique, moins flamboyant que le précédent roman de son auteur (“Middlesex”), mais très attachant.

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Références: Le roman du mariage, de l'Olivier, 2013, 552 p.
- paru en 2011 sous le titre "The marriage plot"
- traduit de l'anglais (États-Unis) par Olivier DEPARIS

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