C’est une belle déclaration d’amour d’une jeune femme à son père, malgré les interdits et par delà les silences. Ça déborde tout à coup, la romancière perd toute retenue.
“Contre ton autorisation, je prends la parole. J’ai 37 ans et pour la première fois de mon existence, je fais quelque chose que tu m’as priée de ne pas faire.” (p.19)
Le déluge
Son père est haut dirigeant à la Compagnie générale des Eaux; il est condamné pour des faits de malversation dans des contrats importants. Il subit une peine d’emprisonnement à mi-temps. Il vit en semi-liberté alors que la mère de l’auteur meurt d’une tumeur au cerveau.Personne n’en parle dans sa famille, tout le monde se tait, comme s’il n’y avait rien à en dire.
Prise de parole
L’écrivain prend langue, fait alors jaillir du sens, retrace l’histoire familiale, rassemble les morceaux. Elle met le doigt sur la fêlure, elle gratte la plaie ouverte. C’est la disparition du père de son enfance que consacre ce livre, pour accéder à un âge adulte et devenir femme sous nos yeux.Mais c’est aussi dans cette démarche même l’occasion pour l’auteur de prendre la parole et de dire tout son amour pour son père.
“D’où vient que nous sommes si ressemblants, presque les mêmes?” (p.133)
Tel père, telle fille. Comme pile ou face, différents mais inséparables.—–