Mia, poétesse de 55 ans, quitte son mari volage après un mariage de longue date. C’est le moment d’une pause. Le mari trompeur entretient une avaenbture extraconjugale. Notre héroïne, après un bref séjour en institution psychiatrique, s’éloigne de Brooklyn et loue une petite maison dans le Minnesota, près de sa mère qui réside dans une maison de repos.
Hommes et femmes
C’est un retour au sources auquel nous assistons. Un retour au calme pour la narratrice quinquagénaire, le temps d’un été, entourée de femmes:
- sa mère et ses amies de la résidence pour personnes âgées qui forment un comité de lecture;
- Lolla et Flora, ses voisines malmenées;
- les sept jeunes filles d’un cours d’écriture poétique.
A l’inverse, les hommes apparaissent:
- lâche, en la figure du mari trompeur;
- violent, pour le voisin qui violente son entourage;
- étrange, M. Personne, correspondant anonyme qui harcèle Mia par courriers électroniques interposés.
Écriture et lecture
La Pause est justement le surnom donné par Mia à la jeune femme avec laquelle son mari s’aventure – le temps d’une pause. C’est aussi le déclencheur d’une remise en question pour la personnage principale qui brasse, durant un été, les questions de l’écriture (l’atelier poétique qu’elle anime avec des adolescentes) et la lecture (le comité qu’elle préside en la présence de femmes âgées), dont sont exclus les hommes.
“En réalité, la lecture de fiction est souvent considérée comme une activité féminine de nos jours. Beaucoup de femmes lisent de la fiction. La plupart des hommes, non.” (p.175)
Mariage et sentiments
C’est aussi l’occasion de “donner aux choses de votre vie une forme plus conforme à vos désirs” (p. 69), comme l’indique la consultante psychologique de l’héroïne. Mia doit faire fi, tourner la page pour reprendre une expression livresque, de trente années de mariage:
“Nous étions arrivés au point où une histoire, une anecdote entendue lors d’un dîner faisait naître simultanément la même pensée dans nos deux têtes, et la question était simplement de savoir qui de nous deux l’exprimerait à haute voix.” (p.94)
Ce roman est aussi un “break” pour l’auteur, épouse de Paul AUSTER, dans une carrière de romancière plus intense. On pense notamment à ses précédents ouvrages, “Elégie pour un américain” (2008) ou “Tout ce que j’aimais” (2003). Une sorte de distraction estivale, une digression qui n’est pas sans intérêt.
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