Amour, France, Roman

L’amour sans le faire

Serge Joncour, L'Amour sans le faire

La sympathie naît d’emblée pour ces deux personnages pour qui la vie n’a pas toujours été facile. Une timidité, une certaine façon gauche d’être au monde les empêche de se rapprocher. Ils parlent peu, les convenances ne les aident pas.

Double progression

Les chapitres se succèdent, consacrés tantôt à l’homme, tantôt à la femme, en des lieux et un temps disparate. Tout concoure à leur réunion au même endroit, durant une courte période indéterminée. Le jeune Alexandre est là, comme un trait d’union qui les rapproche un peu plus. Et pourtant …En outre, la mort du frère de Franck, le marie de Louise, est évoquée peu à peu, recevant au cours du récit une explication plus détaillée, qui ancre les personnage dans le décor rural, le monde paysan, où ils se retrouvent. Un double suspense, une progression qui va crescendo et tient le lecteur en haleine.

L’amour chacun pour soi

Qu’adviendra-t-il de ces deux êtres qui se ressemblent, un peu frère jumeau et sœur jumelle? Amour ou pas?

“Ne pas pouvoir s’aimer, c’est peut-être encore plus fort que de s’aimer vraiment (…). On s’aime et on s’en tient là, l’amour chacun le garde pour soi, comme on garde à soi une douleur, une douleur ça ne se partage pas, une douleur ça ne se transmet pas par le corps, on n’enveloppe pas l’autre de sa douleur comme on le submerge de son ardeur. C’est profondément à soi une douleur.” (p. 221)

Un beau roman d’amour, fait de traditions rurales et de filiation.

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