Amour, France, Intime, Roman

Le premier amour

Santiago Amigorena, Le premier amour

C’est “Belle du seigneur” à l’ère adolescente. Santiago aime Philippine à l’âge de 18 ans. Vie et mort d’un amour, et quel amour! Le premier, le plus grand, le plus beau, le plus triste. On vibre comme on meurt un peu, lorsque s’éteint au terme du récit ce bel amour.

C’est un beau roman, c’est une belle histoire

C’est une longue histoire d’amour qui s’étend sur plus de 400 pages, alors que les deux amants se sont aimés moins d’une année. L’auteur parle de lui, Santiago, âgé de 17 ans à la fin des années 70. Il aime Philippine, au sortir des années de collège. Le jeune homme a quitté l’Argentine, puis l’Uruguay, pour enfin rejoindre la France. Il côtoie au lycée Fénelon Béa, Catherine, Christine, mais c’est Philippine qu’il aime, dans son petit appartement loué, ou dans la chambre de la jeune fille.

Les jeux de l’amour

Amour, licence, passion s’accompagnent de jeux textuels infinis. Des poèmes, les extraits d’un dictionnaire étymologique intime, des calligrammes représentent des jeux de langage qui épousent la langue des corps.

“Je voulais que ton corps devînt la langue de mon silence. Je voulais que la sérénité des monts et vallées de ta peau de reine soulagent le désordre douloureux de mon silence de rein. (…) Je voulais te dire tout entière et je voulais à jamais te laisser là où tu étais indiciblement installée : sur le bout de ma langue.” (191)

Le jeune écrivain narrateur travaille le corps de son modèle à l’égal d’un sculpteur qui œuvre d’après moulage sur le modèle, vivant. Il écrit sa poésie à la même la peau de la jeune fille. Il trace des jeux de mots.

Le plus bel âge

18 ans est ainsi le plus bel âge de la vie, jusqu’à ce que la première défaite succède au premier amour. On peine alors à voir s’achever un tel enchantement. “Quel beau petit couple! Tendre et heureux!”, s’extasient les gens à l’approche des deux adolescents. Ces jeunes gens amoureux, c’est un peu notre jeunesse, notre premier amour. On s’attriste alors de voir finir “la fragile beauté de notre amour et de notre jeunesse” (p. 384) 

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