Japon, Roman

Les tendres plaintes

Une jeune femme quitte Tokyo et trouve refuge dans une maison isolée dans la montagne. Au contact d’un jeune couple qui habite un atelier voisin, elle découvre une vie sereine, l’amour et… la musique.

Le refuge

Ruriko, jeune femme mal mariée, trompée par son mari, battue, se réfugie dans un chalet isolé près des montagnes. Elle côtoie pour seuls voisins la propriétaire d’une auberge toute proche et un couple de facteurs de clavecins.Ruriko fréquente volontiers Kaoru et Nitta, qui  fabriquent des instruments de musique, répliques du passé. Kaoru est apprentie, claveciniste douée; Nitta, musicien raté à cause de sa crainte de jouer en public, devenu maître de musique.Ruriko a pour profession la calligraphie; elle écrit à la main les lettres de l’alphabet pour le compte de clients.

A l’abri du monde

Tout ce petit monde est réuni à l’écart de la société, dans un bonheur relatif agrémenté par la musique. Kaoru interprète avec brio “Les tendres plaintes” de Jean-Philippe Rameau, telle la bande sonore qui nous accompagne au fil des pages, exécutée sous nos yeux. Quelques excursions ont lieu au dehors: Ruriko pour divorcer de son mari, Kaoru pour livrer un clavecin ou participer à un concert.Mais chacun revient près du chalet au pied des montagnes et noue avec ses voisins ou ses proches des relations multiples. Ruriko s’éprend de Nitta, qui ne renonce cependant pas au couple qu’il forme avec Kaoru; elle est pour lui la seule auditrice admise lorsqu’il joue du piano. Kaoru, traumatisée par la perte de son compagnon, voit en Ruriko une confidente qui écoute attentivement ses tendres plaintes.Le temps viendra, pour chacun d’entre eux, d’évoluer après avoir accumulé assez de moments d’intimité. Chacun sera ainsi capable d’affronter le vaste monde. Ruriko quitte le chalet, pour poursuivre sa carrière de calligraphe et enseigner.Un petit livre japonisant plein d’un charme élégant, contenant une petite musique qu’il est plaisant d’entendre. Comme au printemps, lorsque les cerisiers sont en fleur. A l’image d’un Japon qui ici nous séduit.——Yoko OGAWA, Les tendres plaintes, ed. Actes Sud, Paris, 2010, 239 p.- roman traduit du japonais par Rose-Marie MAkino et Yukari KOMTANI

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *