France, Roman

Pas d’inquiétude

Brigitte Giraud, Pas d'inquiétude

Brigitte GIRAUD nous plonge dans l’esprit du papa de Mehdi, tout au long de ce récit. Le père est ouvrier dans une imprimerie, chef de ménage récemment installé dans une maison neuve, à l’intérieur d’un lotissement. Sa femme entame un nouvel emploi comme secrétaire. Deux enfants, Lisa adolescente; Mehdi, 11 ans.

Tout son temps

Rien de plus normal, si ce n’est la grave maladie qui atteint Mehdi. De nombreux séjours en hôpital sont nécessaires. Toute la famille est désemparée. Lisa est laissée à elle-même, la mère est absorbée par son nouveau travail. Le papa prend littéralement tout son temps : congé, RTT, maladie, puis ses collègues lui donnent des jours de repos pour s’occuper de son fils.Nous ne saurons jamais de quelle maladie souffre le jeune garçon – une sorte de mal innommé. Nous ne saurons pas plus s’il en réchappera. L’essentiel de ce roman n’est pas là. Nous suivons l’évolution du mal par le biais du seul papa narrateur, voué corps et âme à l’accompagnement de son fils malade. Son désarroi devient le nôtre, son attachement pour Mehdi aussi.

“Le vent, le soleil déclinant, le bruit de l’eau près de la maison, je les savais réels, mais cette réalité m’avait effleuré sans s’inscrire sous ma peau, j’avais traversé les premiers mois de la maladie de Mehdi comme un dormeur éveillé, tout en moi fonctionnait, mais je m’étais absenté. (p.154)

Nous passons par tous les stades : abattement, absence de réaction, une culpabilité poisseuse, la recherche du mouvement au contraire, pour s’en sortir, s’extraire de la réalité.

Fait divers

Cela part d’un fait brut publié dans un journal:

“170 jours de repos, c’est ce que les salariés des établissements B. ont offert anonymement à un collègue, père d’un petit garçon gravement malade.” (p.266)

D’un fait divers, Brigitte GIRAUD a construit un récit attachant. Il y a de la chair, du sang, des larmes dans ce roman. Une impression de froideur nous parcourt, comme à la lecture de textes précédents : Une année étrangère ou L’amour est rès surestimé. Mais ce n’est que pudeur.—–

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