Communisme, Roman

Les cent derniers jours

Patrick McGuinness, Les cent derniers jours

Patrick McGuinness nous raconte les cent derniers jours du régime communiste de Nicolae Ceausescu en Roumanie. Un jeune professeur d’anglais arrive en Roumanie sous l’emprise de la police secrète – la Securitate. Il évolue dans un pays exangue après tant d’année de dictature, aux côtés de Léo – collègue facétieux qui collabore et se moque du régime. Le roman s’achève le 25 décembre 1989, date de la mort du dictateur, qui marque la chute du régime totalitaire.

Candide au pays des Soviets

Un jeune professeur d’anglais débarque en 1989 à Bucarest. Il quitte l’Angleterre, orphelin. Ses parents sont décédés récemment et l’héritage à peine liquidé. C’est vierge de tout passé qu’il s’installe en Roumanie pour assurer sa charge d’enseignant à l’université. Candide au pays des Soviets : il est guidé dans le monde absurde régi par la police secrète par Léo, figure tutélaire. D’enseignement, il sera peu question : on prend à peine connaissance du travail effectué par le professeur d’université. Il s’agira plus de l’éducation reçue par le jeune professeur (l’enseignant enseigné) : politique, sentimentale. Il prend la place d’un ancien professeur étranger mafieux. Il prend sa place dans le lit de sa maîtresse, la belle Cilea, fille d’un dignitaire du régime. Il prend conscience du double jeu permanent, de la duplicité omniprésente, mêlant compromission inéluctable et collaboration intéressée tout autour de lui.

Tintin au pays des Roumains

Unité de temps, unité de lieu : le jeune homme en cent jours fait à Bucarest son éducation qui le persuadera de rester sur place, après la mort du tyran. Il poursuivra une existence avec pour amie Ottilia et pour compagnon de route Léo. Il est une sorte de capitaine Haddock aux côtés du jeune Tintin sur lequel il veille malgré ses frasques. Il souligne l’aspect truculent, dérisoire, absurde du régime roumain finissant qu’il combat par la collaboration mafieuse. C’est son double, qui occupe presque la première place du roman.Cela donne à l’histoire un côté bande dessinée, où rien n’est grave, où on s’amuse d’un régime et de l’ère communiste au lieu de s’en offusquer. Le roman est en cela un portrait amusé, presque amusant, d’une ère communiste heureusement révolue. Rien n’est grave.

Repris sous:Communisme, Roman
Références: Les cent derniers jours, Grasset, 2013, 494 p.
- paru en 2011 sous le titre original "The last hundred days"
- traduit de l'anglais (Grande-Bretagne) par Karine LALECHERE

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