France, Roman

Le journal intime de Benjamin Lorca

Arnaud Cathrine, Le journal de Benjamin Lorca

Un jeune écrivain est mort, suicidé. Il était apprécié par les membres de sa famille, par un cercle d’amis ou son éditeur. La publication éventuelle de son journal intime à titre posthume donne l’occasion à ses connaissances de dire ce qu’il savait de lui, en bien, en mal. Roman pluriel : chacun intervient pour livrer sa version des faits. Son éditeur, un ami, son frère ou sa compagne parle chacun à son tour, 15 ans, 10 ou 5 ans après sa mort, voire peu après son décès. Le récit nous dit de manière fragmentée, en une sorte de kaléidoscope achronologique, la vérité sur Benjamin. Belle construction, originale, menée ici par A. CATHRINE.

Héros jeunes et tristes

Écriture « rock and roll », très « nouvelle chanson française » : on reconnaît en l’auteur le parolier de Florent MARCHET ou le complice de Valérie LEULIOT. Écriture cinématographique, fait de flash-back ; les personnages sont ceux des films d’Arnaud DESPLECHIN : jeunes et tristes, en bande, toujours en bande ou sur le point de se quitter, pour se retrouver aussitôt. D’un désespoir affiché, avec une mélancolie élégante, très parisienne. Tout ça est un peu surfait, mais est écrit avec beaucoup de charme. Comme les films de François TRUFFAUT, faits de deux fois rien, où l’on apprend pas grand-chose, tout à fait charmants.

Récit antichronologique

Les différents narrateurs présentent en remontant le temps l’histoire de Benjamin :

  • Edouard, son éditeur amoureux de lui, qui veut publier son journal sans l’avoir jamais lu;
  • Martin, le frère admiratif, resté à Caen alors que son aîné est monté à Paris, nous livre quelques extraits du fameux journal;
  • Roman, qui évoque avec Cyrille, lors d’une soirée passée dans les bars, l’ami de toujours;
  • Ninon, héritière, exécutrice testamentaire, peu de temps après la mort.

Cette vision plurielle faite des différents points de vue des personnes qui ont côtoyé le défunt, correspond aux textes, extraits ou lettres du héros qui nous sont donnés à lire comme témoignages fragmentaires d’une vie.Les références sont évidentes – Henri Callet, « Le feu follet » de Louis MALLE mettant en scène au début de la nouvelle vague du cinéma français Maurice RONET dans un rôle d’homme désespéré prêt au suicide. Tout un univers intéressant, à défaut d’être passionnant.

Livres du même auteur:

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *