Esther et Bram Steinberg tiennent dans les années 60 une quincaillerie à Mormedy. Ils forment un couple paisible dans cette petite ville de province près de la frontière allemande. Il travaille dans le magasin, pendant qu’elle tient la comptabilité. Elle est belle, trop belle peut-être. Une lettre anonyme suggère au mari inquiet qu’Esther le trompe. Pour calmer son inquiétude, un seul remède recommandé par un rabbin: lui faire avaler les eaux amères…
Chronique de la vie conjugale
A son habitude, Armel JOB donne à cette histoire d’adultère présumé des allures de chronique provinciale. On se retrouve plongé dans un petit monde avec ses commerçants, le comité des fêtes, les voisins, les cancans.L’observation de ce microcosme est laissé à de multiples témoins: Esther, Bram, un voisin… Cette dispersion de points de vue est sensée épaissir l’intrigue; la vision éclatée qu’on a de l’affaire donne lieu à différentes interprétations, qui retarde la réponse à la question : est-ce qu’Esther trompe Bram?
Simenon et Mme Bovary
L’intrigue est mince et la résolution de l’énigme presque accessoire. Le récit vaut par le ton bonhomme avec lequel l’auteur raconte les aléas de la vie conjugale en province. Une sorte de Mme Bovary vue par Simenon.