Le récit d’un exil

Olivio devient Olivier. A l’âge de 8 ans, le garçon fuit avec sa mère le Portugal et la dictature du général Salazar. Il quitte un pays qui a vu mourir son père, en prison, pour des raisons politiques. Il gagne la France et une famille de Portugais.

“Le train filait dans la lumière de juin, nous montions vers le nord, et c’en était fini de l’enfance.” (p. 24)

Dans son exil, le jeune garçon emmène Oceano, un chaton recueilli un soir de tempête, avant de partir. L’animal devient l’alter ego, le double du jeune garçon.  Comme lui, Olivier est exilé, réfugié, accueilli par les amis de sa mère, puis un concubin avec lequel les relations se tendent. C’est surtout vrai avec Max, avec qui le garçon cohabite difficilement.

“Les nuits où je ne dormais pas, j’ouvrais le velux et je m’installais sur le toit, j’étais le seul dans la cité à jouir de ce privilège, passer la nuit à la belle étoile, dans le plus grand secret. Le ciel était-il le même ici qu’au Portugal?”

Un roman d’initiation

Le garçon grandit, il devient un jeune homme. Il découvre le Portugal, libéré de la dictature grâce à la révolution des œillets.

Le petit chat vit, puis meurt. C’est l’occasion pour Olivier de se révolter contre Max, qui n’a jamais accepté la présence du chat dans son foyer. Une bête meurt, quelque chose naît. Olivier s’oppose violemment au concubin de sa mère. C’en est fini de l’enfance. Le chat apparut dans le vie du garçon à l’occasion d’une tempête, alors qu’il se réfugiait sous les feuillages d’un jardin. Il meurt et déclenche une tempête, provoque la colère du garçon qui se révolte.

Tout se répond : la violence du climat (la tempête), la révolution (le politique) et la révolte (l’adolescence).

“Je l’ai même repoussé. Je sentais la violence qui montait. La douleur me brûlait de l’intérieur et a bientôt pris toute la place. Max était responsable de cette douleur. Il se tenait là, et voulait avoir l’air parfait, comme toujours devant les autres. Il faisait mine d’être affecté, il demandait au voisin ce qui s’était passé, est-ce qu’il avait vu quelque chose. Il disait qu’il allait chercher une boîte pour transporter Oceano. Je lui ai coupé la parole, j’ai rétorqué que je m’en chargerais moi-même, ce n’était pas la peine qu’il se fatigue. J’ai retenu mon corps, qui tout entier partait à l’affrontement contre le corps de Max, j’ai empêché mes poignets d’agripper ses bras et son cou, seule ma bouche a craché des paroles déshonorantes, devant le voisin qui restait sans voix.
C’était la première fois que je me rebellais.” (p. 186)

Un roman adolescent, un roman d’initiation. L’apprentissage de la vie, dans un récit simple, efficace, et des personnage fort attachant.

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