Musique, Roman

Miles

Alain Gerber, Miles

A tour de rôle, tous parlent de Miles Davis, sous la plume d’Alain Gerber, romancier dont la passion pour le jazz est bien connu. Après avoir écrit sur Chet BAKER ou Paul DESMOND, l’écrivain donnent la parole à quelques musiciens qui ont travaillé avec Miles. Cela donne du génial musicien une image terrible et magnifique, très contrastée.

L’homme et le musicien

Max ROACH, Toni WILLIAMS, Jimi Hendrickx, … se succèdent pour dire la vie du trompettiste dans un discours direct, conjugué à la première personne du singulier.Tous font de Miles le portrait d’un immense artiste et d’un homme épouvantable. Il fut un être humain sous l’emprise de la drogue, auteur de violence à l’encontre de sa femme, orgueilleux, … Il fut aussi un trompettiste de génie qui aura eu le don de s’attirer la collaboration des meilleurs musiciens de sa génération, au fil des époques.

Découvreur de talent

Tous ont travaillé avec lui et l’ont inspiré au mieux; tous il les a exploité pour tirer le meilleur d’eux, en accord parfait avec un moment de l’histoire de la musique qui s’écrit ors de l’enregistrement d’un disque:

  • Bill EVANS, dans l’album “Kind of blue”
  • Wayne SHORTER
  • John ABERCROMBIE
  • Herbie HANCOCK
  • Sonny ROLLINS
  • John SCOFFIELD

Toutes les influences musicales sont initiées ou devancées : be-bop, électrique, funky, pop, aux côtés des musiciens les plus talentueux de leur génération. Un livre sur la vie de Miles, c’est nécessairement un livre sur la musique!

Écriture jazzy et philosophie de la musique

Alain GERBER donne un ton très jazzy à son roman. Les phrases s’enchaînent dans un rythme rapide, haletant, qui épouse les formes du jazz. Cela va vite, comme à l’écoute des disques de Miles Davis lors des morceaux au rythme effrené. Le lecteur en est parfois surpris, décontenancé, mais découvre aussi au fil des pages une véritable philosophie du jazz.Comme lorsque l’auteur prête au musicien ces paroles:

“Ce n’est pas ce que tu joues qui est essentiel, c’est ce que tu ne joues pas. Tout ce qui n’est pas là pour construire quelque chose détruit quelque chose.” (p. 138)

L’art du moins, l’air du silence

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *