Nouvelle-Zélande, Opium, Roman

Les luminaires

Eleanor CATTON, Les luminaires

C’est la ruée vers l’or, en 1866, à Hokitika (Nouvelle-Zélande). Les hommes, et quelques femmes, dans un monde sans enfants, rêvent d’or et de richesse. Le pays est régi par une organisation financière, sociale, morale et religieuse fort stricte. Les bourgeois, les parvenus, les notables côtoient les indigènes ou immigrés chinois, dans une société clivée.

Á la recherche de l’or

Douze hommes se réunissent à l’hôtel de la Couronne. Ils forment une assemblée secrète un soir de tempête. Ils constituent un groupe d’individus de rang et d’origine diverse : un Chinois, un Maori et des bourgeois; un prêtre et des mécréants; des notables et des parvenus. Des événements mystérieux ont secoué la quiétude et l’ordre de la société dans la ville de Hokitika. Un chercheur d’or, Emery Staine, avait trouvé fortune et a disparu. Un homme, solitaire, trompé par sa femme, est retrouvé mort avec un trésor caché. Une putain attente à ses jours sur la place publique, gorgée de sexe et d’opium avec, sous sa robe, une manne d’or. Un capitaine, ancien prisonnier, fait naufrage près de la côte.

La figure géométrique du cercle

Peu à peu, ces énigmes se résolvent, grâce à la succession de récits apportés par une dizaine de protagoniste. Le chercheur d’or, le prêtre, le capitaine flibustier, la putain, … tous apportent un point de vue partiel. L’histoire progresse par ronds concentriques qui s’entrelacent, sous l’égide des planètes et des signes astrologiques. Les constellations, comme les individus qui composent cette société bigarrée, entretiennent des relations complexes difficiles à démêler. Il y a de quoi se perdre, parmi tous ces personnages, dans cette série de faits, avec différents points de vue, alors que les événements narrés se rapportent à 2 années seulement : 1865 et 1866, sur près de 1.000 pages!

La maman et la putain

Un roman serré, conduit de main de maître, placé sous le signe des étoiles et planètes, avec comme figure principale le cercle. Hokitika signifie en langage maori un rond.

“Tout autour, et de retour, au début.” (p.136)

Et le récit de progresser en cercles mouvants qui enserrent, encerclent les faits et gestes des personnages, avec un point central. Tout part de là, et tout y mène, dans un mouvement d’éternel retour. Avec comme personnage central Anna Wetherell: la femme, la putain, presque mère, ronde d’un enfant mort-né.

Livres du même auteur:

Repris sous:Nouvelle-Zélande, Opium, Roman
Références: Les luminaires, Buchet-Chastel, 2015, 989 p.
- paru en 2013 sous le titre original "The Luminaries"
- traduit de l'anglais (Nouvelle-Zélande) par Erika ABRAMS

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